« Grosse colère »

« Grosse colère » de Mireille d’Allancé

Robert a passé une mauvaise journée. Alors quand son père lui demande d’enlever ses chaussures et qu’il lui sert des épinards au dîner, c’en est trop ! Et lorsqu’elle explose, toute la chambre y passe et ça déménage ! Mais quand la Chose s’en prend à ses jouets, c’en est trop. Robert prend conscience que sa colère va trop loin. Il remet donc tout en place et revient vers son père, sans doute pour faire la paix.

Pourquoi j’aime ce livre ?
J’aime cet album parce que je trouve qu’il représente bien le processus de la colère : tant qu’elle n’a pas été exprimée, la pression monte façon cocotte-minute…jusqu’à ce qu’elle explose et devienne cette « chose » incontrôlable qui nous fait tenir des propos et faire des actes insensés. Comme ici, casser le camion préféré de Robert. Il montre également qu’après la crise de colère, nous pouvons regretter.
Ce qui peut me déranger dans ce livre, c’est le fait que le père de Robert l’envoie dans sa chambre car cela peut être vu comme une punition. Or, bien que désagréable, la colère est une émotion qui, comme les autres, a besoin de s’exprimer. De plus, associer la chambre à un lieu de punition n’incite pas à avoir envie d’aller se coucher le moment venu. Mais il est tout à fait possible avec les plus grands d’avoir une discussion après l’histoire. Car en effet, lorsque quelqu’un est en colère, nous n’avons pas forcément envie d’en subir les foudres. Ici, le père de Robert a cherché à donner à son fils la possibilité d’exprimer sa colère, sans pour autant la vivre avec lui.

Mais tout envoyer valser, est-ce l’unique solution ? Bien sûr que non ! Il est possible de crier dans un coussin, dessiner sa colère, faire un câlin, aller courir, crier (dehors ou dans une autre pièce), déchirer un vieux catalogue, etc… Soyons créatifs !