C’était comment l’école ?

Et voilà, une nouvelle rentrée scolaire est faite !

De nombreux sites se sont déjà chargé de donner tout un tas d’outils pour passer au mieux ce cap. J’ai eu envie de faire les choses autrement et de vous parler de l’après. Parce que oui, même en ayant anticipé ce grand jour (et les suivants, mais le premier est souvent perçu comme une étape), soyons réalistes, il peut rester éprouvant pour tout le monde. Peu importe que ce soit la première rentrée ou l’une des suivantes, l’enfant doit s’adapter à un nouvel environnement : rythme, école, classe, enseignant(s), camarades de classes… A tout cela s’ajoute cette année un protocole sanitaire. Même en y étant préparé, le vivre pleinement pendant toute une journée reste très intense émotionnellement pour l’enfant.

 

Alors, on fait quoi si on retrouve un enfant en pleine tempête émotionnelle ?

On lui permet d’évacuer toutes les émotions emmagasinées au cours de la journée. Je vous propose ici quelques pistes à essayer en famille, et à vous de trouver celle(s) qui vous convient/conviennent, ou d’inventer les vôtres ! Vous pouvez donc :

  • Essayer de vous mettre à la place de votre enfant : vous avez passé une journée très intense, première journée d’un nouveau travail. Vous rentrez chez vous tendu(e), fatigué(e), peut-être stressé(e) à l’idée de devoir y retourner parce que votre premier jour ne s’est pas aussi bien passé que ce que vous aviez imaginé… Pour moi, se projeter à la place de l’enfant est l’un des meilleurs moyens d’adopter une attitude adaptée. Alors, comment vous sentez-vous après une première journée ? Qu’aimeriez-vous qu’on vous dise ? Quelle attitude aimeriez-vous que les autres aient à votre égard ?
  • Pensez en terme de BESOINS (je parle bien de besoins et non d’envies). Pour l’être humain, tant que les besoins de base (manger, boire, dormir…) ne sont pas assouvis, nous ne pouvons nous sentir disponible pour autre chose de plus secondaire. C’est ce que Maslow a mis en lumière avec sa pyramide des besoins. Vous retrouvez votre enfant à l’heure du goûter ou du repas du soir s’il va au périscolaire ? Peut-être a-t-il faim ? Si tel est le cas, anticiper cette fringale en emmenant son goûter, un fruit sec, le croûton du pain… peut permettre des retrouvailles plus sereines.
  • Prendre le temps de passer au parc pour qu’il se défoule et évacue ses tensions. Vous pensez ne pas avoir le temps ? Il peut être intéressant de le prendre : des tensions évacuées, c’est un risque de conflit en moins. Comme une cocotte-minute sous pression : il faut faire descendre la pression pour éviter l’explosion. Ce temps passé au parc peut donc être du temps gagné dans la soirée, et un conflit évité. Et si vous n’avez pas le temps, il est possible de décharger des tensions autrement, dans un espace et un temps donné : malaxer de la pâte à modeler, faire une bataille de chatouilles ou d’oreillers, danser comme des fous… L’idée est de laisser toute cette énergie s’exprimer pour éviter qu’elle ne ressorte plus tard. Et n’hésitez pas à le faire vous aussi !
  • Éviter de lui poser trop de questions. Oui, je sais, c’est difficile, on veut tout savoir ! Mais, même tout petit, votre enfant a le droit d’avoir son jardin secret. Adele Faber et Elaine Mazlish le montrent dans leur livre « Parler pour que les enfants écoutent et écouter pour que les enfants parlent », il est possible d’être dans une posture d’écoute sans poser de trop de questions, avec de petites phrases comme « je suis content(e) de te revoir ». Si votre enfant vous sent à l’écoute, il parlera de lui-même de ce qu’il a besoin de partager, de ce qui a été important pour lui au cours de la journée. Nous avons ENVIE de tout savoir, mais nous n’en avons pas BESOIN. Oui je sais, c’est dur, mais vous en êtes capables ! Et si vraiment c’est trop compliqué, il est toujours possible de tenter une approche en douceur du type « as-tu envie de me raconter des choses de ta journée ? ». Mais libre à l’enfant de saisir cette perche… Ou pas 😉
  • L’important est-il de savoir ce que votre enfant a fait au cours de la journée, ou comment il se sent ? De toute façon, si vous demandez à votre enfant ce qu’il a fait pendant la journée, il risque d’être frappé d’amnésie, de vous répondre « je sais plus ! », et là, c’est la frustration assurée ! C’est donc possible de lui proposer de raconter sa journée avec un livre, par des mots, un dessin, une musique, une danse… Il y exprimera ce qu’il veut dire, et aussi ses émotions. Les émotions rendent créatifs, alors créons ! Toutes les émotions, même les désagréables, sont légitimes. Ici aussi, leur permettre de s’exprimer dans un cadre peut permettre d’éviter qu’elles s’expriment de manière plus « explosive ».

 

Et vous, en tant qu’adulte, comment vous sentez-vous ? Parce que vous aussi vous avez vécu cette rentrée, vous aussi vous êtes des êtres humains, et donc avez des émotions ! Alors maintenant je vous propose de relire les pistes ci-dessus et de les appliquer aussi à vous-même ! Mais n’oubliez pas que votre enfant a peut-être vécu cette journée différemment, donc attention à faire la part des choses entre vos émotions et les siennes.

 

Pour finir, je vous livre ma petite astuce pour les enfants plus grands. Vous savez, ces enfants pour qui vous n’existez plus dès qu’on entre dans un périmètre un peu trop proche autour de l’école, ceux qui vous lâcheront la main, ceux qui ne voudront pas de bisou, ceux qui n’auront aucun regard en arrière quand ils avanceront vers leur classe… (Méfiez-vous, ça peut arriver bien plus tôt qu’on ne le pense 😱) Là encore en se mettant à la place de l’enfant, on s’imagine mal le retenir à tout prix dans un câlin étouffant alors qu’il ne rêve que de s’en échapper (oui, le consentement mutuel ça marche aussi pour l’arrivée à l’école !!). Par contre, votre enfant peut être d’accord pour un bisou-câlin plus discret : oui, il grandit, mais il vous aime toujours 😉 Vous pouvez donc lui proposer ce moment de câlin AVANT, histoire que chacun se prenne quand même son shoot d’ocytocine (hormone de l’amour et du bonheur) avant de commencer sa journée !

 

Je parle ici du jour de la rentrée, mais ces outils peuvent bien sûr être utiles tous les jours.
Alors, à vous de jouer !