Quand nos émotions débordent… – C’est la crise !

2ème partie : Pendant une crise…

Même avec la meilleure volonté du monde, même en mettant en place tous les outils que je vous ai proposé dans l’article précédent, vos émotions vous ont rattrapé ? Et oui, désolée de vous ramener à la réalité, mais avoir une vie de famille sans tensions, où le ton ne monte jamais et où les conflits sont inexistants relève de l’utopie. Même si, soyons bien d’accord, cela reste un idéal vers lequel on tend, il est aussi important de ne pas se mettre trop de pression. Ressentir des émotions, c’est NORMAL ! Alors stop à la culpabilité ! Craquer, ça arrive ! S’en rendre compte est la première étape d’une évolution vers moins de crises.

Alors au moment de la crise, quand on sent nos émotions prêtent à exploser, on fait comment ? Pour éviter que la situation ne s’envenime, vous pouvez essayer de (liste non-exhaustive) :

    • toujours avoir un dé dans la poche : au moment où l’on sent la crise arriver, lancer le dé. Il indique le nombre de respirations profondes à prendre avant de s’exprimer. Au fil du temps, il suffira de toucher le dé dans la poche pour que l’apaisement arrive car le cerveau associera le toucher du dé avec sa forme et ses reliefs à l’apaisement procuré par les respirations profondes. Il ne sera même plus nécessaire de le lancer pour se détendre un peu.
    • chercher votre besoin qui n’est pas assouvi et qui provoque cette réaction si forte. Pour le même acte désagréable d’un enfant, l’intensité de notre réaction n’est pas toujours la même. Essayer de faire mettre en avant notre besoin du moment peut permettre de trouver une façon de le combler et de sortir de la crise.
    • comprendre ce que cherche à exprimer l’enfant, son besoin : les actes de l’enfant ne sont pas dirigés contre nous, ils lui servent à exprimer quelque chose. Comprendre ce qu’il exprime sans se sentir agressé permet de prendre du recul, de faire redescendre la tension pour accompagner l’enfant dans ce qu’il vit plutôt que de rester dans l’opposition.
    • crier dans un coussin pour évacuer une partie de la tension : ce qui peut fonctionner pour les enfants peut également marcher pour les adultes !
    • s’assurer que l’enfant est en sécurité et s’isoler le temps que les tensions retombent. On a souvent tendance à isoler l’enfant en cas de crise, mais bien souvent, il est isolé quand ce sont les émotions de l’adulte qui sont trop fortes. L’idée ici est que ce soit l’adulte qui s’isole, pour prendre le temps s’apaiser. Il est possible de mettre à profit cet isolement pour se ressourcer, lire quelques pages, s’accorder une séance de méditation, etc. Cela permet de revenir vers l’enfant plus détendu pour gérer le désaccord.
    • téléphoner à un proche qui saura écouter sans jugement, pour parler de la crise en cours, mais aussi de tout autre chose pour détourner notre attention le temps de prendre du recul sur ce qui a provoqué ces émotions si intenses
    • garder à l’esprit que le « non » de l’enfant est une affirmation de son sentiment identité et non une opposition à nous. Cela permet de se détacher de la notion de pouvoir dans notre relation à l’enfant.
    • trouver un moyen de dépenser notre énergie dans l’immédiat : se mettre à faire du ménage, préparer une pâte à tarte et bien la malaxer, emprunter la pâte à modeler de vos enfants… Ou si l’on peut passer le relai : aller marcher, courir, à la piscine…
    • écrire une lettre à son enfant, sans intention qu’il la lise puis la déchirer ou brûler.
    • parler à son émotion comme si c’était une personne : même si cela peut paraître étrange au premier abord, cette démarche permet de prendre du recul sur ce que l’on ressent.
    • si possible, passer le relais (conjoint(e), famille, amis, voisins…).

Mais les crises ne se passent pas toujours dans l’intimité de la maison. En public, c’est plus compliqué : pendant un repas de famille, dans un magasin, au parc… Il n’est pas toujours facile de gérer le conflit ainsi que le regard des autres. Nous pouvons nous sentir jugés, ce qui n’aide absolument pas à mieux gérer nos émotions. Soyez rassurés, la plupart des personnes qui assistent à cette crise ne sont pas dans le jugement. Ils sont au contraire plutôt rassurés de constater qu’il n’y a pas que chez eux que les conflits existent 😉

Voici tout de même quelques outils pour essayer d’éviter de se « donner en spectacle » :

  • respirer profondément pour faire descendre la pression et se détendre un peu.
  • chercher un endroit tranquille pour éviter les regards. Ceux-ci peuvent mettre mal à l’aise, et de plus, toutes les personnes présentes n’ont pas besoin d’assister à votre discussion.
  • proposer un jeu pour rire/bouger : votre enfant comme vous avez des tensions à évacuer !
  • prendre l’enfant dans les bras (en respectant bien sûr le consentement ou non de l’enfant) : lors d’un câlin, nous produisons de l’ocytocine, l’hormone de l’amour ! Quoi de mieux pour s’apaiser ?

Je vous avais prévenus, même après l’article sur les outils à mettre en place pour tenter d’éviter les crises, elles restent plus ou moins inévitables. Il ne s’agit absolument pas d’un échec ! Ce sont simplement les aléas classiques d’une relation parent-enfant !

En cas de crise, on peut être amené à crier, à dire ou faire des choses que l’on regrette après. Nous sommes allés trop loin et avons peur d’avoir fait du mal à notre enfant ? Ce n’est pas irréversible ! Vous trouverez dans cet article des suggestions pour revenir vers votre enfant, après que les tensions se sont apaisées. (article à venir)